Et alourdir encore la benne
De mes ardeurs défraîchies
De mes poussiéreuses étrennes
Reçues par toi ce jour de pluie ?
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Naître sans air un premier juin
Sa vie entière manquer d’espace
Aux écrits vains des écrivains
Joindre des notes qui s’entrelacent
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Trouver le noir fort attrayant,
Aspirateur de particules,
S’y refléter comme en l’étang
Que mon âme, sans honte, émule
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Sourd aux appels assourdissants
Des fées zélées soucieuses du gain
De ce sombre investissement
Gisant au fond du triste écrin.
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Alors qu’il lisait ces mots à la couleur étamine d’été, ils lui semblaient se donner la main, la magnifique calligraphie liait les boucles finales aux traits initiaux des mots à venir, la feuille diaphane laissait passer la violente lumière du jour qui enfonçait sans scrupules la fenêtre de sa cabane. Il avait plissé les yeux en bouclier face à l’invasion de cette intruse et ne pouvait donc clairement dire à quoi étaient dues les larmes qui coulaient de part et d’autre de son visage. A ce moment il sentit un irrépressible besoin de descendre de sa cabane. L’agressivité qui conduisait cette urgence lui fit détruire les gonds délicats de la porte de bambou et causer de nombreux dommages à l’échelle de corde.
Les barreaux tressés fragilisés par la déraisonnable saison des pluies s’arrachaient sous la fermeté et la virilité de son poids. Seule la mousse intacte au pied de cet accès donnait un ruissellement discret de douceur à cette scène. Il en fut lui-même surpris et s’interrompit net dans sa frénésie exutoire.
Lavé par les indécentes trombes d’eau, détrempé jusqu’à la moelle…il se mit à sourire.
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