Derrière les rideaux de toutes les croyances,
La quête du soi permanent sourit silencieusement
Réincarnation, paradis et variations new age…
Sur scène, la Mort.
Ce personnage nous intrigue, nous fascine autant qu’il nous terrifie.
Elle se meut d’une même aisance dans le drame ou dans la comédie.
Douée pour les intrigues alambiquées, les dénouements abruptes ou rocambolesques, les points de suspension, cette actrice aux mille visages n’est pourtant qu’un pantin.
Depuis les coulisses, on lui donne substance.
La peur de mourir est en amont de toutes nos décisions et régit nos existences.
La quête du soi permanent donne naissance à la peur de la mort.
Les traditions religieuses (et les gesticulations de nos vies ) prétendent traiter cette angoisse morbide.
Mais qui s’occupe de son origine, de la quête du soi permanent ?
Le problème n’est pas de disparaître ou non, mais de vouloir ne pas disparaître.
(Ou de vouloir disparaître, pensant ainsi régler le problème).
Et toute parole sur la mort, la vie éternelle, le paradis, la réincarnation, n’aura d’autre effet que d’alimenter encore ce vouloir.

C’est pour éviter que l’on ne s’engouffre dans cette brèche siphonnante que le Bouddha parle de non-soi et du mouvement du vouloir.
Et que pour le reste, il ne répond pas.
Franck Joseph
©FJ mai 2018
Les articles et méditations sont disponibles en version papier ici : RECUEILS

3 commentaires