Le maître est le garant, le courage,
il est le feu de la liberté que le disciple ressent.
depuis cette liberté, pas de maître, pas de disciple.
Lorsque le disciple expérimentait les champs infinis, les paysages merveilleux,
sereinement indifférenciés,
lorsqu’il arpentait le souffle qui déploie les espaces de paix,
il était secrètement porté par l’espace encore plus grand
que le maître entretenait, en lui, pour les autres.
A l’autre bout du dojo,
à l’autre bout du monde,
puis au travers de ce monde,
il portait le disciple.
Soudain, Matthieu comprit :
Cette liberté qui l ‘habitait, il ne pouvait la revendiquer comme sienne. S’il le faisait, elle s’évaporerait dans l’instant comme un phénomène banal que l’on s’approprie et dont on finit par se lasser.
Pour qu’il en jouisse au delà de la jouissance, il fallait qu’elle soit supportée, portée, garantie, justifiée, ointe…
dans le silence où rien ne fige, par le maître simplement assis.
Ainsi, pas de sclérose
pas d’objet de fierté
pour agglutiner les chalands
juste un souffle
un clignement
deux mains jointes dans la nuit.
Franck Joseph