Vous me tancez ? J’en suis fort aise…
En pourfendeur de l’ineptie
Voilà soudain que vous posez !
Faut-il alors que vous pensiez
Que l’on ait grand besoin de vous
Pour agiter ainsi le pouce et les esprits ?
Car c’est là le souci :
L’endroit depuis lequel
Vous dégainez l’épée,
Transpercez l’ennemi.
Mais que cherchez-vous donc ?
A galvaniser l’âne, le coq et le mulet
Qui vous servent d’audience
Dans ce congrès fermier ?
Est-ce bien pour leurs poils,
Leurs plumes et leurs puces,
Que vous bombez l’échine
Et récitez ainsi
Les tirades de Cyrano des Bergeries ?
Questionnez encore le silence nocturne :
Quel est le nez trop long que je viens vous gratter ?
Et quels sont les Gascons qu’il vous faut haranguer ?
Quel est donc le combat qui titille l’épée ?
Et, puisque vous cherchez à partir en mission,
Posez-vous derechef, sur un zafu tout proche,
Remontez le trajet des flèches que décochent
Vos bruyantes pensées, vos mots et vos actions.
Franck Joseph
