Je crois que c’est la légèreté qui nous sauve et le sérieux qui nous tue.
Dans la légèreté, il y a la souplesse, et l’adaptation à l’espace.
Dans le sérieux, il y a l’identification et la restriction de l’espace.
Le problème des religions est qu’à force de se crédibiliser aux yeux du monde et des observateurs assombris sous leurs sourcils renfrognés, à force de se prendre au sérieux, elles finissent par créer elles-mêmes les causes de leur étouffement.
Regarde toi, bien rangé dans leurs rangs et confortablement institué, te voilà presque mort.
Dans le sérieux, il y a l’angoisse.
L’angoisse principale de la sphère du sérieux est de ne plus être pris au sérieux. Le sérieux s’entretient par la crainte de la déchéance.
Ainsi, le sérieux doit se défendre. Se maintenir.
Un mécanisme identique d’autoentretien sous-tend l’existence de l’égo : crainte de déchoir ou de voir son territoire diminué. Le sérieux est consubstantiel de l’égo.
C’est pour cette raison que le recours à l’humour est si vivement recommandé au travers des différentes traditions spirituelles.
C’est un merveilleux moyen de briser la chaîne des identifications aux concepts, vocables, et odeurs culturelles propres à tel ou tel courant.
Lorsque l’humour cesse, l’égo se densifie.
Dans la vie spirituelle, l’humour est une sainte hygiène.
Franck Joseph
©FJ July 2019
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