Cet article fait suite à […]Traduire le Bodhisattva (1/2)
Une poussée de sève (fièvre?) judéo-chrétienne pourrait laisser aller à dire du bodhisattva qu’il est consacré.
Rappelons une des traductions de l’article précédent Bodhi/Sattva : L’être pour l’éveil, l’existence consacrée à l’éveil.
Chacune de ses actions, pensées, paroles participe désormais à l’éveil.
Le sien, celui des autres, il n’y a pas de différence, d’où l’artificialité des discussions autour de cette terminologie sacrificielle, interprétation qui voudrait que le bodhisattva soit celui qui « renonce à l’éveil tant que l’ensemble des êtres vivants connaissent encore la souffrance ».
Celle-ci perd toute pertinence à partir de l’instant où s’insèrent des cloisonnements entre mon éveil et celui des autres.
En constatant profondément que cette séparation n’est pas, qu’il n’y a pas d’éveil des autres puis de moi, ou de moi avant/après les autres, le sacrifice, le renoncement et tout le toutim d’autoflagellations et d’ostentatoire s’évapore.
Dans cet éveil asymptotique, quelle est la part de l’autre ?
Il n’y a pas d’éveil sans détour par l’autre. C’est dans cette brèche béante que s’infiltre naturellement le Mahayana et la définition — ressentie ici comme délicate — du bodhisattva, comme celui qui refuse l’éveil, tant qu’il y a encore de la souffrance chez les autres vivants.
Il ne refuse rien du tout. Il ne renonce à rien.
C’est l’éveil qui se refuse à lui par sa disposition à ne pas se tourner vers les autres.
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Franck Joseph
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