En voulant, je bafoue le réel

Chen Houei : “ Toute activité délibérée de l’esprit est une activité de conscience limitée”



Note : C’est précisément parce qu’elle est délibérée qu’elle reflète une conscience limitée. La conscience s’ouvre par l’abandon de l’intention. L’exercice de la volition est le mécanisme qui enserre la conscience.
Il faut que l’homme relâche les cordons qui encerclent le sac de son esprit.
Derrière l’expression de la volonté, il y a toujours le choix d’une lecture étriquée/tronquée de la réalité.

Dès lors que je veux que quelque chose se réalise, j’établis en mon esprit une hiérarchie à la faveur de ma vision.

En voulant, je bafoue le réel. Je le foule tel un nigaud qui confond le sable et la poussière d’or et qui disperse celle-ci du bout de ses godillots grossiers, prétextant chercher quelque objet perdu.

En cessant de vouloir, je laisse se dérouler le monde. Ce n’est pas ne pas faire, en tant que manquement à une obligation de participation au monde (fainéantise , procrastination….), c’est le non-faire, en tant que sagesse et humilité dans la lecture du monde. Lire suffisamment le monde pour percevoir le dérisoire, le pathétique des gesticulations.

©FJ Sept 2019
Les articles et méditations sont disponibles en version papier ici : RECUEILS

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s