Le Grand Ralentisseur / Les Alimondes

Tous ces mondes ne sont pas en train de me vivre.
Ils vivent, se créent et se consument, en moi, par moi.

Ce qui distancie la compréhension de cette seconde perspective et tend à nous faire pencher pour le premier énoncé (« les mondes existent et j’opère en leur sein. Je jongle et tricote avec les représentations que j’en ai ») est d’une part la vitesse à laquelle la création et l’expérience s’enchaînent, et d’autre part, la force d’entraînement, le tourbillon lors de cette expérience.

Ici se situe donc le premier aspect par lequel je pense avoir prise sur ces phénomènes : la premier étape du grand ralentissement : La prise de recul quant à ces manifestations émotionnelles.

Nul besoin dans ces processus de chercher à accélérer les particules. En nous, elles s’entrechoquent déjà à la vitesse subatomique et créent les mondes crépitant avec la même facilité, la même inconséquence que la main de l’ingénu jette une poignée de confettis lors d’une manifestation populaire.
Nous sommes à nous-même notre propre accélérateur de particules.


En initiant le Grand Ralentissement, par pratique ou par expérience, l’homme prend du recul. Il voit les mondes naître et se voit y évoluer avec frénésie.
Que se passe-t-il lorsqu’il s’interroge sur l’objectivité de leur existence ?

Il perçoit son univers psychique en proie à l’ébullition auto entretenue. Il cuisine la nourriture, la mange et la digère quasi instantanément, mais pense être l’invité, heureux ou contraint, selon les circonstances et les scénarios, les propriétés gustatives de ces alimondes, à la table d’un autre.

Dans cette autophagie, en réalité, il se consume. Il épaissit encore la croûte de ce nappage.

L’essence. Revenir à l’essence.
Celle qui brûle. Celle qui alimente le feu sous la marmite des mondes.
Elle nous vient de si loin…

Peut-on la refuser ? L’éviter, même poliment et laisser refroidir le feu de l’illusion ?
N’est-ce pas la conscience qui saurait l’accueillir pour ce qu’elle est : une essence lointaine en quête d’expression et, comme l’enfant qui annonce cent fois la même phrase, jusqu’à l’exaspération extrême de son entourage, à qui l’on prête une fois l’oreille, peut terminer son histoire et s’apaiser enfin, nous méditons et offrons l’écoute à ces schémas bouillonnants.
En compassion, avec la même écoute aimante pour l’immaturité des forces et l’urgence à se dire.


Rien que cela, c’est ouvrir la brèche vers les immensités, découvrir l’espace de maturité et l’expérimenter.
Dans la conscience, la solution.


©FJ Sept 2019

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