Mon ciel est traversé par de puissantes météorites.
En feu, lancées depuis des temps incalculables,
Elles carbonisent les nuages molletonnés
Faute de vent, ils s’étaient installés.
Rayé de flammes et de fumées
Soufflé d’assourdissants tonnerres,
Je n’y vois plus et ne saurais avancer.
J’attends.
Les comètes passent…
Même impactantes, elles passent.
Les animaux merveilleux qui peuplaient mes forêts,
se sont tous réfugiés sous les rochers des grottes
La douceur qui emplissait l’air — j’ose à grand peine m’en souvenir
Les comètes passent tel le vert des arbres renaît
Même incendié et recouvert de cendres,
Le sol renaît
Le ciel, invisible, jamais ne disparaît
J’ai grande foi dans la nuit noire
Et dans les musiques des cosmos
Où l’air, nous dit-on, est absent.
Aussi, j’attends
Et tisse de souffle le monde incertain.
Qui pourrait croire maintenant
Que devant un ciel si ample, aux nuages indolents,
Devant les opulentes mousses sur les troncs
Quelques minutes ou quelques siècles auparavant,
Le chaos y grondait ?
Dans les stries plus foncées des nuages passés,
Quelques restes de feu
Dans les pas frissonnants des faons dans la clairière
Quelques restes de peurs
S’éteignent.