J’écoute un maître bouddhiste : lorsqu’il enseigne l’approche du Soutra du Coeur, il parle de “selflessness”.
Je pense que que l’utilisation de ce terme renvoie à « anatta”.
L’un des trois aspects de la réalité pour le Bouddha, le non-soi, l’absence de soi, de l’existence en tant que tel.
Alors que l’enseignant dit, en anglais “selflessness”, la traduction francaise sous-titrée affiche : “altruisme”.
En effet, selflessness est ici retenu comme l’opposé de selfishness : égoisme.
Ceci permet un détour par la traduction — est ce la une volonté profonde ou inconsciente de l’enseignant ? — permet de lancer une passerelle entre non-soi et altruisme.
Les personnes extérieures au Bouddhisme ou aux pratiques méditatives qui lui sont propres emettent fréquemment ce reproche : “Il s’agit d’une pratique centrée sur soi, peu de place est faite à la compassion, à l’intérêt pour autrui. Vous êtes tournés vers vous-mêmes et ne faites que vous observer le nombril.”
Cette passerelle est une réponse à de tels propos : par l’observation de soi-même, se découvre l’illusion d’un soi-même. Ici, il ne reste plus que la seule Voie. (Dogen)
©FJ Nov 2021
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