Il y a deux manières de se placer par rapport à la vie.
La différence intellectuelle entre grammaire et linguistique a quelque chose à nous enseigner.
Elle est une tout premiere porte d’entrée, certes conceptuelle et limitée aux sphères langagières vers la grandeur de l’âme de disciple du Bouddha.
La grammaise propose une approche fonctionnelle et normative. Elle distingue le bon usage du mauvais. Et permet l’organisation “sociale” des outils du langage. On pourrait d’ailleurs souligner le niveau de reproduction syntaxique (vertical ou horizontal à comme suivant ce que l’on nomme généralement la reproduciton sociale : l’adoption de codes de la grammaire d’un groupe ou de nos parents sert la fonction d’intégration au sein de ce groupe ou permet une fluidité de fonctionnement (y compris psychologique) au sein de ma famille.
La linguistique, dépourvue de cette fonction normative, observe le langage et la langue pour ce qu’ils sont. Elle n’établit pas de jugement de valeur et ne hiérarchise pas entre telle et telle occurance. Elle note, simplement.
Cette approche d’ouverture permet cependant le recueil d’une quantité d’information très pertinente sur le contexte du locuteur et sur sa relation à ce contexte.
Néanmoins, ces éléments ne sont pas réunis dans une visés d’appréciation du bon et du mauvais usage.
Face à la vie, nous nous plaçons par défaut, en grammairien convaincu que notre modèle est le bon logiciel pour appréhender les évenements. La perspective linguistique contient un début d’ouverture vers l’équanimité de coeur à laquelle le pratiquant peut accéder.
Elle recèle aussi les trésors d’intéret du trivial ou de l’anecdotique dans le quotidien et sait faire parler le plus petit des énoncés (linguiste), la plus insignifiante des tâches quotidiennes (pratiquant).
Les évenements de nos vies sont les blocs sémantiques que nous pouvons apprécier pour ce qu’ils sont et, si le coeur nous dit de décortiquer leurs différents composants, faisons-le dans un esprit de linguiste sanss le jugement du grammairien.
Ce dernier ne saurait que faire avec les énoncés bancaux ou agencés singulièrement, si ce n’est de les ranger auprès de l’inutile et du dysfonctionnel.
Ces énoncés de vie, le linguiste saura en faire ressortir toute la richesse, l’unicité pour les intégrer d’une manière créative, comme la syntaxe fluide de la vie.
©FJ Jan 2022
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