Le diable, étymologiquement, est celui qui divise, qui dés-unit,
celui qui « se met en travers » de la route.
Ce faisant, il divise en deux le chemin brisé, il éclate le chemin unifié en plusieurs parties.
Cela signifie rendre le simple complexe.
Également, c’est une invitation à se mettre en chemin pour retrouver le simple derrière le complexe.
Le simple qui a été là et qui a été perdu ,
La pureté du geste de la parole, de l’intention, du flux intérieur.
L’ état qui se vit, qui est rompue par le malin.
Le « malin » : l’énergie de fourberie que nous abritons et que nous nourrissons,
l’esprit retors, calculateur, de stratège.
Cette énergie est aussi nourrie de l’extérieur, flattée par la société.
Le malin, ici-bas, est fortement valorisé.
Il agrège les regards et tend le crâne aux couronnes du succès.
Les capacités de stratège, de calcul sont volontiers appliquées sur soi-même (« Self Branding »)
L’homme qui aujourd’hui ne sait pas « se vendre » est l’homme qui n’est jamais acheté et sera délaissé, obstinément boudé par les opportunités et les promotions.
La monnaie de cet échange, qu’elle est-elle, si ce n’est pas l’âme ou la conscience sonnante et ….trébuchante ?
Car, de là, c’est tout l’être ainsi récompensé qui bascule dans un univers de placement d’attitude. Ce sont les canaux de son âme qui se congestionnent.
La simplicité de la vie s’estompe puis disparaît.
Les tracés de la vie qui se tordent, tout les doigts se replie, l’être qui s’enroule.
En étouffant, il étouffe les autres et tout ce qu’il trouve.
Il se cache dans les détails, dit-on…Effectivement, dans les milliers de choix que l’individu effectue au quotidien, derrière les micros compromissions, les arrangements psychologiques (les petits petits arrangements fonctionnels de notre appartement psychiques, aménagements transitoires de notre espace intérieur)
Sous le chemin le plus brisé, sous le chemin le plus semé d’embûches,
coule un ruisseau simple et limpide d’où l’on ignore royalement et dans innocence fluide
une sagesse spirituelle dont on ne dit rien.
Notes & Silence 
j’ai pensé à cette jeunesse qui ne veut plus s’écraser, refuse les compromissions, essaie de se débarrasser du « malin » pourra-t-elle retrouver le ruisseau simple et tranquille, sans se laisser briser?
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