Nous vivons dans un monde de hiérarchies.
Scolaires, universitaires, professionnelles, sociétales, religieuses.
Tout est hiérarchie.
Tout est rapport de force et préservation des intérêts.
La hiérarchie fige
L’idée-force du système hiérarchique au sein duquel nous grandissons puis vivons, est le maintien de ce qui est.
Nouveau président, nouveau manager, nouvelle équipe, nouvelle stratégie…Bien sûr, tous les cinq ans, on repeint la façade, on agrémente ceci et re-conceptualise cela, mais en réalité, rien n’évolue..
Elle est la forme que prennent des rapports de pouvoir.
L’ensemble de l’édifice hiérarchique et de ses différentes déclinaisons fractales est cimenté par la nécessité absolue de ne pas changer.
Ne pas changer l’ordre qui est. Ne pas changer les bénéficiaires ni le résultat de leurs bénéfices. Encore moins sa matière, sonnante ou numérique.
Beaucoup de peur et peu de confiance, à n’en pas douter, soutiennent ce système. On peut y ajouter une incapacité à la compassion, un manque total d’intérêt pour ce qui ne concerne pas la caste en place, un amour du pouvoir, un esprit stratégique pointu uniquement dévoué à l’extension du territoire…physique, économique, psychologique.
L’extension du domaine de maîtrise est sa raison d’être.
Alors qu’ils prônent le raisonnable et le réalisme, ils montrent à voir l’archétype opposé au bon sens local et concret.
Ce mode de pensée est profondément enraciné dans nos structures et se décline à foison dans l’ensemble des interfaces qui font notre quotidien.
Peut-on réaliser à quel point il nous est devenu difficile d’envisager un autrement ?
Ce constat vertigineux n’est-il pas en lui-même le meilleur indicateur que nous sommes parvenus à un moment de bascule ?
La hiérarchie écrase
La hiérarchie écrase l’insatisfaction.
Au mieux, elle prévoit des bulles d’air artificielles au sein d’un espace clos et rance, qui vise à l’étouffement.
Par ces bulles, elle tente de « gérer » la frustration. En réalité, il n’en est rien.
Ce n’est qu’un espace illusoire permettant l’expression de mécontentements et l’apparence de l’écoute.
La hiérarchie depuis le grand cynisme qui l’anime, ne rechigne pas à utiliser les termes « conscience, compassion, participatif…. »
C’est ce que proposent les modèles managériaux contemporains. Il est beaucoup plus aisé de s’en rendre compte dès lors que l’on ajuste la perspective sur l’objectif qui est le leur.
Le concept de hiérarchie comporte en son cœur profond ce qui inhibe son application sur le long terme et condense ainsi ce qui la soumet à un stress fonctionnel permanent, et croissant. C’est cela même qui la contraint à feindre les changements, à simuler les bouleversements, et qui tend à faire suivre aux systèmes hiérarchiques une courbe de tyrannie ascensionnelle. Bien évidemment, la tyrannie la plus radicale peut s’exprimer avec le plus cosmétique des sourire, et les douleurs les plus profondes peuvent s’infliger d’une main de caresse.
La frustration des acteurs inférieurs de cette hiérarchie mène à sa remise en question inévitable.
Ainsi, il ne peut y avoir de hiérarchie heureuse et contrairement à la volonté des acteurs dirigeants de tels systèmes, il n’y a pas de hiérarchie pérenne.
Elle porte en elle les germes de contestation, de revendication. Ses structures sont pourtant vouées à la désagrégation, son sommet est l’objet des pires ambitions. C’est la tension extrême qui règne entre d’une part, son objectif de permanence, et les conséquences de ses méthodes, d’autre part.
De la même manière que le Bhoutan balaie les notions de croissance et de PIB, j’invite à faire table rase des idées de profits et de leurs dérivés putrides, notamment de celle qui leur sert de vêtement présentable, l’effet de « ruissellement »( cf Trickle Down Effect ») avec laquelle on nous bassine à longueur de théories économiques et pour laquelle on constate que le ruissèlement s’opère toujours dans le même sens….comme les saumons de la rivière, ou comme les « erreurs de caisse » des supermarchés).
Car, ici aussi, de toutes les manières, la souffrance cherche à s’éteindre.
L’oppression pousse vers la libération.
(suite : Partie 2 : Et la Communauté ?)
Franck Joseph
©F.J sept 2018
Lien vers les Recueils en version papier : RECUEILS
Après lecture diagonale ultra rapide: oui… Mais… Et pas le temps de développer dans l’immédiat, sans aucun doute du fait d’une hiérarchisation de ce qui se manifeste en ce moment. Quand le quotidien nous montre nos limites… Bonne journée
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Bonjour Philippe…Ah vous voici sur le blog.
Cela me fait plaisir de vous lire ici.
Bonne journée à vous aussi..
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