De l’intérieur, je commence à connaitre les réserves de tristesses inattendues.
Elles se sont accumulées dans les tonneaux craquelés de la vieillesse qui s’excuse.
Ce pourrait être l’archétype du pathétique,
la vieillesse désolé d’être la vieillesse.
Elle n’y peut rien et pourtant, elle s’excuse.
Derrière les yeux confus de ne pouvoir être autrement.
S’agitent encore les torches faciles des années de jeunesse,
Celles avec lesquelles on déchichirait le sombre espace d’ennui,
Celles qui savaient enflammer les coeurs– mon propre coeur !
Qui s’éteignaient sans prévenir à l’approche du gouffre.
Je m’arrêtais soudain, retenu par la vie et repartais plus hardiment encore,
un nouveau flambeau à la main.
Une nuit, sur mes épaules, quelqu’un est venu déposer la honte d’être encore,
désormais inutile à la cause vitale, le monde pouvait très bien se passer de moi.
D’ailleurs, il a déjà commencé.
Il ne me reste qu’à m’excuser de sembler prétendre occuper une place qui ne m’appartient déjà plus.
La vieillesse est pourtant un tremplin qu’il ne s’agit pas de manquer,
L’occasion unique de se fondre dans une nouvelle modalité d’être.
©FJ March 2022
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