Certains arbres, nous dit-on, s’éveillent la nuit.
Ils fournissent, en scintillant, le cadre d’existence à toute une peuplade d’êtres qui s’agitent alors tandis que sommeille notre monde désireux.
Au lever du jour, tous on regagné leurs secrètes demeures et les arbres, à nouveau, se figent dans l’expression que nous leur connaissons.
Sur la vie de Sophie, le jour s’apprête encore une fois à se lever.
Les premiers rayons lugubres viennent au loin sonner de leurs cornes le retour au sommeil des scintillements dans son âme.
Il lui faut alors laisser amorcer sa zombification.
Vider son regard, éteindre son coeur,
Ôter l’allant de son pas, joindre le terne et se fondre dans les convenances,
Ânnoner dans le brouillard des bruits de fond.
Laisser affleurer les richesses de ses tribus intérieures
Lui causerait une souffrance bien plus épineuse que l’habitude selectionnée
Consistant à feindre un contentement morne,
A huiler ses yeux aux grisailles dormantes
Pour ne pas accrocher les regards de hyènes abruties.
La saison n’est pas au déchiquetement de sa chair.
©FJ April 2022
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