Ce qui m’abîme tant et me traîne si souvent dans la douleur des nuits sans nuits,
ce que j’incrimine comme la source unique de mes frustrations quotidiennes,
ce que je clame chercher à fuir de tous les vents possibles,
cette matière qui se moule dans tous mes scénarios indénouables,
il me faut bien l’avouer…
Il m’apparaît à ce jour que j’y suis attaché,
qu’irais-je sinon l’incriminer ainsi ?
Que ne m’en servirais-je comme trame à tous mes déroulements psychologiques ?
Qu’aurais-je comme raison à ne pas dormir la nuit ?
Sans l’attachement initial, la souffrance n’est pas.
Ce pendant est souvent compris à un niveau purement théorique, comme parallèle nécessaire à la privation de ce que l’on aime ou souhaite.
C’est tout à fait autre chose que de ressentir la forme d’attachement sous jacente à ce que l’on rejette dans sa chair, sous l’implacable sédimentation de l’assise.
L’angle est précis, et ce soir, le soleil de Bouddha l’illumine.
Aux abords de la nuit, en un clin d’œil astral, poussière de sagesse.
Je suis attaché à la place qu’occupent en moi ces préoccupations et n’entretiens pas de non attachement face aux déroulements de cette sphère. Aussi, je rejoue sans cesse ce qui s’est dit ou pourrait se dire, ce qu’il conviendrait de mentionner à tel ou tel moment, qu’il se réalise ou pas.
Je suis bien attaché à ce que cela m’apporte ou ne m’apporte pas, aussi je l’entretiens dans une boucle infernale qui s’échauffe en dukkha, en malaise intérieur et enflamme l’esprit, allumette aux rideaux.
Le non-attachement se cultive au soleil de Bouddha, dans la nature de l’Eveil, la végétation naît puis fane, les pluies fondent en massent et ruissellent, et ruissellent.
Franck Joseph
©FJ Nov 2019
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