Cet article fat suite à : Par Ses Yeux 1/2
Le détour par Sœur Mireille éclaire deux aphorismes du Zen qui sont longtemps restés opaques à mes yeux. IIs se trouvent l’un et l’autre dans mon jardin, telles deux pierres communes ornées d’un point d’interrogation,
L’une et l’autre sur mon étagère, telles deux statuettes muettes : de celles que l’on décide d’acquérir parce que d’autres ont les mêmes chez eux.
A grande eau, Mireille enlève la couche de peinture des pierres du jardin. : le souffle de ses mots fait pivoter mes statuettes et offre à voir la beauté de leur posture.
Premier cailloux : “le Zen est la Voie du Cœur”.
C’est beau , ça fait du bien. L’occidental se sent moins coupable de s’éloigner de ses contrées natales (ou Jésus distribue amour et douceur, sans compter…) pour un pays aride, éloigné au sentences abruptes et à la chaleur humaine souvent distante.
Hormis cet aspect de déculpabilisation, cet adage renvoie difficilement à une réalité pour la pratique de la voie abrupte.
Observez le monde avec les yeux de Dieu, c’est pourtant s’asseoir et laisse l’œuvre de compassion s’accomplir. L’assise est compassion et tendresse.
Ce ne sont pas deux choses différentes. Tant que le regard de Dieu n’émerge pas, tant que l’on est pas passé de son coté des pupilles, on ne s’est pas vraiment assis : on gesticule, on se donne des airs en émettant des sons, en adoptant telle ou telle attitude, …
Mais ce que l’on appelle Zazen n’a rien à voir avec Zazen..
Second Cailloux : “Il faut avoir un égo cosmique”
IL s’agit d’une phrase prononcée par Taisen Deshimaru, mais est-elle de lui à l’origine ? Cela importe peu.
Un égo cosmique ? Une égo surpuissant à la taille du cosmos ? Comment peut-on dire cela alors que le pratiquant commence tout juste à prendre conscience que la souffrance qu’il traîne depuis des lustres est due aux mécanismes de son égo ?
Maintentant, on lui dit qu’il doit avoir une égo grand comme l’univers ?
Voilà donc une forme Zen du dolorisme catholique ?
Du tout.
Avoir un égo cosmique n’est pas une injonction à étendre ses sphères de pouvoir.
Deshimaru invite au contraire à la dilution de cet égo .
Un égo cosmique est en réalité “pas d’égo”, puisque l’égo est un moi qui se frotte à …
Qui se bat contre …
S’il s’envisage grand comme l’univers, le besoin d’affirmation et d’affrontement disparaît de suite, et avec lui l’égo de souffrance. Avoir un égo cosmique, c’est voir le monde avec les yeux de Dieu.
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