La Clé Du Bouddha

Nous connaissons tous — et peut-être en faisons-nous secrètement partie — de ces personnes que la moindre perspective semble destabiliser complètement.
Si cette lecture angoissée du monde apparait comme saugrenue à celui qui traverse les épisodes de l’existence avec légèreté, cela signifie alors que cette lecture est subjective : le lecteur porte en lui l’expérience de lecture.

Je constate à ce stade que les lecteurs angoissés de la vie ont un degré d’attachement aux issues des évènements bien supérieurs à leurs homologues côté joie — ceux-ci font souvent peu de cas de la manière dont tel ou tel evènement se déroule.

Cet attachement à l’issue est lié à une forte conscience égotique : l’enjeu de l’évènement est trop élevé pour que le jeu (l’aspect ludique, générateur d’évolution, d’approffondissement de conscience) de l’évènement se révèle.

Il en va de leur expérience ultime d’être au monde et toute issue défavorable au regard de leur attentes équivaudrait plus ou moins symboliquement à l’anéantissement de leur structure psychique.

C’est l’habileté de l’angle d’approche du Bouddha :  en focalisant sur l’attachement, comme source de toutes les souffrances, il nous fait pénétrer au coeur du problème et nous offre la clé de la transformation.

Ne sous-estimons pas non plus le pouvoir transformateur d’une observation étonnée des années d’angoisse passées à traverser les évènements du quotidien et à les colorer d’appréhension.

Cette pratique amène l’âme sensible à en ressentir les rouages profonds et, quelque part posée au sol de la salle des mahcines bruyants, à trouver cette même clé.

©FJ March 2022
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