Reflexe Conceptuel

Avec deux bouts de ficelles,
deux brins de concept qui traînent au sol,
Deux lianes d’idéologie qui s’agitent au vent,

L’Homme te tricotera un dieu.

Ce reflexe conceptuel est à la fois triste, car terriblement relativisant : tout ce qui émane de cette énergie psychique est plus ou moins équivalent, on en revient toujours à quelques bouts de ficelles que les intempéries auront vite fait de délier,
Et très beau : cette énergie qui vise à faire sens, à organiser le chaos intérieur en cosmogonie, est aussi l’expression d’une nature profonde.

Il en va pour l’homme, créature de cosmos, comme pour la plante :
De l’intérieur, par une sève de vie, elle va chercher le soleil, elle devient le végétal qu’elle est, poussée par une force intrinsèque, brute, inexplicable au final, et quel que soit le sol, il l’exprimera, plus ou moins en adéquation avec son potentiel absolu de developpement.

L’Homme pousse, par cette même énergie, cette force d’organisation de l’espace.
A ce stade de l’écriture du texte, la parabole de Jesus s’invite.

A vrai dire, j’ai plutôt l’impression que ces lignes s’invitent dans la parabole et réalise, en cet instant à quel point elle n’en a pas besoin et recèle des trésors de profondeur.

Les nutriments font la différence.
L’énergie de croissance est identique chez le maître comme chez les disciples, chez l’idiot du village comme chez le maître d’école.

Dans quelle terre va-t-elle aller puiser ses nutriments ?
Que va-t-elle y trouver ? Voilà ce qui fera une telle différence, au final.

A quelle profondeur cette extraction capillaire a-t-elle lieu ?
Certains grands professeurs, auteurs, ingénierus ont des radicules très véloces, mais leur réseaux capillaires est principalement surfaciel : ce qu’ils articulent ne parle pas des profondeurs de l’être.
Inversement, certains regards simples, …

Par l’assise, la prière, puise dans les réseaux,
Descends, va chercher, plus loin, la sève des sèves.
C’est comme cela que tu laisseras ta vie s’épanouir,
Aux reflets de l’Être

Tu poseras au sol tes bouts de concepts qui traînent,
Terre sèche, infertile,

Plante des graines ailleurs,
Par la force que tu es

Sans le savoir, tu sais
Laisse le monde s’exprimer.


Franck – July 2023
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