Accueillir La Colère

L’acte d’autorité — je le vois — est souvent une opération de sécurisation de la part de celui qui endosse cette grammaire comportementale…
C’est une mise à distance de ce que l’on vit comme cause d’étouffement.
Un tel acte d’autorité, a fortiori s’il s’accompagne d’une outrance langagière — formelle (hurlement, cris) ou non (grossièreté), ou méta-langagière (pousser, faire de grands mouvements, mises en scène, claquements de portes…) ne peut prendre naissance chez l’être large, capable d’accueillir :
-l’enfant qui se présente et le sollicite, le voisin bruyant, le collègue dérangeant, cet être dans le cas où il y a une vraie nécessité contextuelle, saura affirmer son autorité d’une manière subtile ou si l’interlocuteur ne le permet pas, dénuée d’ambiguïté…et si ces éléments requièrent cris et gesticulations, il empruntera ce qu’il faut de grandiloquence et de fracas, mais ne les investira pas de l’urgence ni de la tension de l’ultime recours, comme le ferait l’homme en proie à l’étouffement psychique.

Ainsi, il n’en paiera pas non plus le prix.
Ni physique: épuisement, blessure, tension artérielle
Ni psychique: renforcement des émotions négatives (je suis un mauvais père, je n’en peux plus, je ….)
Celui qui sait noter en lui cette absence d’espace disponible lorsqu’il réagit par acte d’autorité, passe déjà de l’autre côté car il est à même de mesurer la souffrance qui découle de celui-ci dans une objectivité vidée de culpabilité mortifère auto entretenue. 


©FJ July 2021

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