Le désir est la force magnétique qui rassemble les éléments de « moi ».
En proportion de son intensité, il agrège et condense plus ou moins fort. Le désir sexuel donne ainsi un sentiment d’existence très convaincant.
L’être en proie à ce désir est davantage en quête de ce sentiment d’existence que d’un acte sexuel en soi.
Le même mécanisme s’observe derrière ce que l’on nomme souvent la combativité, qui n’est en réalité qu’une addiction au sentiment d’existence qu’engendre le besoin de se positionner dans un conflit.
La force gravitationnelle du désir pour ce qu’elle est au centre des moteurs du sexe et du pouvoir fait tourner le monde.
Au final, comment exister en dehors du désir ? Y-a-t-il un domaine d’épanouissement de l’être où ne règne pas le diktat du désir ?
La problématique inhérente au désir et qui nous incite ici à investiguer plus avant est son caractère inextinguible. A peine croit-on ce désir épanché que dans un mouvement contraire, il nous éparpille en tout sens. Après l’appel du corps assouvi, la domination exprimée,
Un grand vide,
Une angoisse,
Une activation des forces gravitationnelles du désir: se sentir être à nouveau, encore un fois.
De plus, l’entropie n’oublie pas d’appliquer son implacable loi sur les univers supra (infra) linguistique.
Avec le temps, la force d’attraction se fait moins vive. Nos corps célestes s’éteignent peu à peu, nos cœurs se refroidissent plus vite.
Dans e fond du noir interstitiel, l’irrémédiable solitude qui sous tend ces univers fait entendre son grondement de basses qui disloque tout.
La relation entre la pointe feutrée et la page blanche touche ici sa limite.
D’un glissement feutré je peux pointer vers les lois de souffrance, mais je ne peux pas remplir les pages blanches pour toi.
Personne ne peut s’asseoir pour toi.
Prisonnier des souffrances newtoniennes, il faut sentir en toi les recours d’inutiles qui t’obstinent….
Et, dans l’au delà de tes cycles infernaux, touche la foi.
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