Il est très rassurant de réaliser que, quoi qu’il advienne, tout se passera toujours au mieux puisque, en vérité, je ne sais, ni ne peux être ailleurs que là où je suis à l’instant où je me trouve.
Le moi qui véhicule les anticipations et le moi que véhiculent les anticipations n’ont pas de réalité.
Le premier habite l’instant, mais l’ignore.
Le second n’est qu’élucubrations réflexes et circulaires.
Aussi serais-je loin dans un pays étranger aux moeurs différentes, aux visages inconnus que cela ne serait en rien différent de ce que je vis dans ce pays aux habitudes familières et aux visages connus.
Le bonheur est donc partout et il n’y a pas d’opposition à établir entre l’ici et l’ailleurs,
Le moi ici et le moi ailleurs, être ici, être ailleurs.
Car l’actualisation des projections (par exemple, le voyage fantasmé qu’enfin je réalise) en révélant la réalité — la bas, je suis encore moi (dans un autre contexte, mais toutes les vertus de transformation que j’imputais à ce contexte sont au final inopérantes)
La souffrance permet l’expérience de l’autre. La souffrance se désamorce quand ce qui la constituait devient le matériel de richesse inattendue au coeur de l’expérience telle qu’elle est.
©FJ Nov 2021
RECUEILS/ Participations
Telegram (Publications et Pratique)
