Désir Matinal

Le meilleur moment pour observer le désir dans ses œuvres est dans la jeunesse du matin.
Allongé dans la demi torpeur du post-sommeil,
confortablement posé sur l’arête de l’entre-deux-mondes, tout est calme.

Une brume recouvre encore les paysages mentaux, les derniers animaux achèvent leurs péréginations noctures et quittent un à un les prairies de l’aurore.

C’est alors que le désir jaillit en nous, à une vitesse fulgurante, il lance son lasso sur la première pensée qu’il juge suffisament puissante pour le hisser, lui et ce corps hors du lit, le lever et débuter la journée.

Chaque matin, cela se produit, mais le déroulement de cette séquence est si automatisé, si parfaitement huilé qu’il est généralement transparent aux phénomènes de conscience et passe inaperçu. Il se produit non-perçu.

L’être se retrouve debout et enchaîne ses fonctions ritualisées du matin.
Pourtant, si l’on apprend à rester tapi, immobile, il est possible de le voir sorti du buisson de l’inertie, un lasso à la main.


Fontaine jaillissante,
Le désir irrigue nos vies tout entières
Entre les geysers du désir qui se déversent sur la terre et les plages de sommeils, où ronflent les sables profonds,
Est-ce l’océan immense et si proche de l’éveil qui attend depuis toujours ?

©FJ April 2022
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