Gare à Vos Fesses

Le Zen est préculturel. L’erreur d’appréciation commise par nombre d’esprits néophytes – et malheureusement par beaucoups de tenants de titres est d’associer le Zen avec la culture japonaise, ou avec une culture japonaise fantasmée, correspondant à une représentation bricolée d’une ère historique mythifiée à leurs yeux.

D’ailleurs, si beaucoup de dignitaires honorifiques dans la pratique du Zen sont inaptes à sortir de ce biais perceptif, c’est que celui-ci en est précisement la cause. La valorisation des aspects culturels les prédispose à valoriser ce qui est l’émanation religieuse de cette culture.

Ils s’en approprient les codes, logiquement, pour peu que l’on laisse oeuvrer le temps.
Ils se retrouvent en retour confirmés par ce système qu’ils valorisent.

Cet aboutissement représente un frein supplémentaire, une roche dense qui se dresse entre eux et le début de la voie authentique.
L’aptitude à quitter les tracés de ce cheminement révèle alors chez celui qui a traversé la roche.
Un souffle suffit, parfois.

A celui-ci, nous pouvons aller consumer les fagots de nos errements.

Le Zen est préculturel, non pas au sens chronologique mais ontologique.
Un zen qui ne peut éclore merveilleusement au sein de toutes les cultures n’est pas préculturel. Il est une mise sous verre d’un branchage en putréfaction.
Devant ce bout de bois mort, des merlans frits se prosternent et anônnent.

Egalement, il faut souligner qu’un zen authentique qui perle en une manifestation culturelle sait parler de la puissance du bourgeon de sa nature préculturelle.
La sève de cette branche fera éclater successivement tous les globes de verre dont on la recouvrira
et viendra piquer les fesses molles des proternations convenues.

©FJ June 2022
Groupe de Pratique
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