La plus belle flèche qui puisse te toucher, ma fille,
est celle que t’envoie la nuit des temps.
Elle te plante, au milieu de la poitrine, le goût du silence.
De ce sort décoché pourra monter la quête qui te mènera au cœur de l’Être.
Je ne peux en dire plus car ce chemin s’enfonce si profondément dans la forêt de ton âme
qu’il n’est rien parmi ton chargement qu’il te faudra renoncer à poser.
Devant le sous bois qui avance, même les mots de poésie hésitent à avancer.
Sondant l’histoire en moi, me sondant dans le noir,
je ne peux qu’être ému par l’écume de vérité qu’une vague amie veut bien laisser perler sous mes yeux pour te dire comme je suis béni d’avoir un jour pu commencer à aimer ainsi le silence.